
Le Haut Potentiel Intellectuel (HPI)
Le Haut Potentiel Intellectuel (HPI) désigne une particularité cognitive caractérisée par un quotient intellectuel (QI) supérieur à la moyenne, généralement au-dessus de 130. Les personnes HPI possèdent une façon de penser plus rapide, plus intuitive et souvent plus créative.
Les fonctions exécutives sont les capacités du cerveau qui nous permettent de planifier, organiser, réguler nos comportements et prendre des décisions. Chez une personne HPI, ces fonctions peuvent être très performantes… mais aussi présenter certaines particularités.
Les personnes à Haut Potentiel Intellectuel (HPI) peuvent présenter des troubles neurodéveloppementaux (TND) en comorbidité, ce qui signifie qu’un HPI peut aussi être concerné par des troubles comme le TDA/H, les troubles Dys ou l’autisme. Cette double particularité peut rendre le diagnostic plus complexe et masquer certains symptômes.
Le HPI est à la fois un atout et un défi. Il peut être un formidable atout dans les études et la vie professionnelle mais il peut aussi entraîner des défis tels qu’un sentiment de décalage, une tendance au perfectionnisme ou une hypersensibilité.
Le diagnostic du HPI se fait par des tests psychométriques, réalisés par un psychologue spécialisé. Ces tests permettent d’évaluer les capacités cognitives et le mode de fonctionnement intellectuel de la personne.
Les caractéristiques du HPI
Les individus à haut potentiel intellectuel peuvent présenter :
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Une grande curiosité et une soif d’apprendre inépuisable
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Une pensée en arborescence, traitant plusieurs idées simultanément
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Une sensibilité émotionnelle accrue
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Un forte capacité d’analyse et une intuition développée
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Un besoin d’authenticité et de sens dans leurs actions
Le cerveau d’une personne HPI fonctionne différemment sur plusieurs aspects :
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Une pensée en arborescence qui est rapide, intuitive et foisonnante. Une idée en entraine une autre, puis une autre, ce qui peut donner l’impression d’avoir un cerveau en ébullition permanente.
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Une hyperconnectivité cérébrale : la connectivité neuronale est plus intense entre certaines zones du cerveau. Cela favorise un traitement rapide des informations, mais aussi une analyse plus complexe des situations.
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Un traitement global de l’information avec une approche plus globale et intuitive des problèmes. Le HPI peut percevoir des connexions invisibles pour les autres et arriver à des conclusions sans toujours pouvoir expliquer son raisonnement. On l’appelle parfois l’intuition intellectuelle.
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Une hypersensibilité émotionnelle : le cerveau émotionnel des HPI est souvent plus actif. Cela se traduit par une forte empathie, une sensibilité aux injustices et une capacité à capter les émotions des autres.
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Une grande capacité de concentration sur ce qui le passionne (hyperfocus) mais il peut avoir du mal à se motiver pour des tâches jugées sans intérêt.
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Un besoin de stimulation intellectuelle constante. Le cerveau a besoin de défis, de complexité et de nouveauté pour rester engagé. L’ennui est un ennemi redoutable pour le HPI.
Les fonctions exécutives chez les HPI
L’inhibition cognitive
est la capacité à filtrer les informations inutiles. Les HPI peuvent se concentrer intensément sur une tâche (hyperfocus) mais ils ont parfois du mal à ignorer les stimuli extérieurs, ce qui peut entraîner une dispersion ou une hypersensibilité sensorielle.
La flexibilité cognitive
est la capacité à s’adapter aux changements. Les HPI ont souvent une pensée très fluide, capable de s’adapter rapidement aux nouvelles situations mais leurs idées fusent tellement vite qu’ils peuvent avoir du mal à se fixer sur une seule stratégie ou à gérer des imprévus stressants.
La mémoire de travail
est la capacité à stocker et manipuler temporairement des informations. Les HPI ont une excellente capacité à retenir des concepts complexes et à faire des liens entre différentes connaissances mais s’ils ont trop d’informations en tête en même temps cela peut provoquer une surcharge mentale ou une difficulté à structurer ses idées.
La planification et l’organisation
est la capacité à structurer ses actions dans le temps. Les HPI sont souvent visionnaires et capables d’élaborer des plans complexes mais ils peuvent aussi avoir du mal à concrétiser leurs idées et procrastiner si la tâche ne les stimule pas assez.
Le contrôle émotionnel
est la capacité à gérer ses émotions. Les HPI ont une grande intelligence émotionnelle et une forte empathie. Cependant, ils ont aussi une sensibilité accrue pouvant mener à de l’anxiété, du perfectionnisme ou une forte réactivité émotionnelle.
HPI et comorbidités avec les TND : Quels liens ?
HPI et Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH)
Similitudes :
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Pensée rapide, esprit créatif
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Difficulté à maintenir l’attention sur des tâches peu stimulantes
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Besoin de nouveauté et tendance à l’ennui rapide
Différences :
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Un HPI sans TDAH peut être très concentré sur ce qui l’intéresse.
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Un TDAH sans HPI a une attention fluctuante même pour des sujets intéressants.
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En cas de comorbidité HPI + TDAH, la personne peut être brillante mais souffrir d’une grande impulsivité et d’une difficulté à organiser ses idées.
HPI et Troubles Dys
Similitudes :
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Créativité et pensée originale
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Capacité à compenser leurs difficultés grâce à des stratégies intellectuelles
Différences :
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Un HPI sans troubles "dys" a souvent une facilité d’apprentissage.
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Un HPI avec un trouble "dys" peut être brillant dans certaines matières et en grande difficulté dans d’autres
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Les troubles "dys" peuvent masquer ou retarder le diagnostic du HPI, car la personne peut ne pas sembler "en avance" dans tous les domaines.
HPI et TSA
Similitudes :
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Pensée détaillée et logique
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Sensibilité sensorielle et émotionnelle accrue
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Centres d’intérêt spécifiques et parfois obsessionnels
Différences :
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Un HPI sans TSA a généralement une grande flexibilité sociale.
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Un HPI avec TSA peut rencontrer des difficultés dans les interactions sociales (malaises dans les codes sociaux, besoin de routines, hypersensibilités sensorielles).
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Le TSA peut masquer le HPI et inversement, rendant le diagnostic difficile et souvent tardif.
Les doubles profils sont difficiles à identifier pour les raisons suivantes :
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Certains HPI compensent leurs troubles et passent inaperçus. On parle de l’effet caméléon.
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Il y a une confusion entre les caractéristiques du HPI et du trouble. Par exemple l’impulsivité du TDA/H peut être attribué à un HPI dynamique.
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Beaucoup de psychologues ne sont pas formés à la double exceptionnalité (HPI + TND). On parle du biais du diagnostic.
Avoir un HPI et un TND en comorbidité peut être un défi dans le parcours scolaire et professionnel, mais c’est aussi une force lorsque la personne trouve des stratégies adaptées à son fonctionnement. Un diagnostic précis et une prise en charge spécifique sont essentiels pour exploiter pleinement le potentiel de la personne.